Hugues Robaye / Jean-Claude Pirotte : Voix de Bruxelles

Un "navetteur" rejoint son lieu de travail en ville. Il nous convie à une balade sensible et subtile à travers Bruxelles, depuis la Gare centrale jusqu’au canal, tendre évocation d’une atmosphère envoûtante. "Itinéraires méditatifs du coeur et de la mémoire qui, au fil de la marche, retracent un historique éclairant, croisé avec les souvenirs personnels du promeneur et l’actualité de cette ville souvent blessée et parfois bien recousue." (Ghislain Cotton).

Cet ouvrage est publié dans la collection La Ville écrite, ouverte aux écrivains contemporains qui souhaitent proposer leur perception de la ville. Des artistes mêlent parfois leurs images aux mots, inspirant les écrivains ou l’inverse, pour mieux animer les histoires qui dévoilent la ville. Dessins de Jean-Claude Pirotte, texte de Hugues Robaye.

Extraits :

Revue de presse :

Deux parcours à travers Bruxelles, par Françoise Lison (www.actu24.be, 20/01/2009)
Hugues Robaye dirige la revue Mayak, qui fait la part belle à quelques rencontres vivifiantes, du côté de la communication des savoirs. Le récent numéro présente notamment le microcosme de la ferme Dorloû, à Wodecq. Mais ce chercheur de grand chemin est également un habitué de la voie ferrée qui le relie à Bruxelles, où il travaille.
Pour entrer dans le vif de la ville, il a choisi de décrire un triptyque du XIXe, une oeuvre de Léon Frédéric. "Elle montre de petits artisans qui viennent vendre leur production sur une place de faubourg. Regarder une peinture, cela fait voyager, c'est quelque chose qui tient de la méditation, d'une rêverie guidée par les couleurs, les formes, les lignes... Une disposition de corps et d'esprit que l'on retrouve dans tout le livre, quand le narrateur traverse Bruxelles, très disposé à être présent à tout, à se laisser porter par le spectacle des rues."
Quelle réflexion porte le passant sur ce vaste espace urbain, qui l'a vu naître ? "Il semble persuadé qu'il est important pour l'habitant d'une ville de retrouver des points de repère, des bâtiments qui ne sont pas trop amochés. Bruxelles a vécu une urbanisation sauvage et donc, c'est vrai, le narrateur est critique parce que démolir c'est arracher aux gens une part de leur mémoire. De même il déplore l'horreur économique, comme disait Rimbaud : les rez-de-chaussée des maisons défigurés par les commerces, par exemple. Mais il y a une tendresse en lui pour sa ville qu'il voit violentée."
Trois parties composent cet élégant ouvrage, illustré d'allègres dessins de l'écrivain Jean-Claude Pirotte. Le narrateur arrive de ses campagnes du Hainaut et voit, en train, la ville approcher. À ciel ouvert, déjà, elle se présente à lui. Ensuite l'homme consulte de vieux plans de Bruxelles, à la Bibliothèque royale. Ses deux promenades retracent la géographie de la ville, le Bas, le Haut, les collines "qu'on ne sent plus", précise Hugues Robaye. Si on le questionne à propos de son passage préféré, il répond : "Le livre est aussi basé sur des voix, des souvenirs parlés, si je peux dire. Il y a notamment une femme émouvante, dans la troisième partie. Elle a jadis montré au narrateur des coins de Bruxelles où elle était passée. Il revisite certains de ces lieux sur le chemin qui mène à la gare."
Le fait d'avoir quitté sa ville pour vivre en Slovaquie puis pour s'établir à Flobecq a-t-il aiguisé son regard ? "On aborde la ville toujours étonné après avoir vu des buses ou des hérons au Pays des Collines."

mise en ligne : 16/02/09